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Période [1914-1983]

L'Abbaye aux dames

Transfert du berceau de la Fondation

La translation de l’Hospice Saint-Louis à l’Abbaye aux Dames est effectuée entre le 26 janvier et le 15 mars 1914.
L’Hospice Saint-Louis investit l’Abbaye aux Dames mi-mars 1914, à la veille de la déclaration de guerre et après quelques travaux de remise en état. L’établissement est spécialisé dans l’accueil des vieillards déshérités et des enfants de l’Assistance Publique (jusqu’en 1975).

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La Première Guerre Mondiale

L’installation de l’Hôpital est à peine terminée lorsque la guerre éclate. Les services de médecine de l’Hôtel-Dieu s’installent dans les locaux. Une partie des pensionnaires est évacuée pour faire de la place. Le fonctionnement de la Congrégation est profondément modifié.
L’accueil des orphelins perdure et s’amplifie. En plus des tout-petits enfants (orphelins ou abandonnés), des vieillards (malades ou infirmes), les Sœurs recueillent des soldats réfugiés. Le désordre règne, l’improvisation devient la règle face à l’absence de moyens.
Durant tout le conflit, les Servantes de Jésus font preuve d’un courage exemplaire. Elles poursuivent leurs actions auprès des malades et s’improvisent, dans l’urgence, à pratiquer de nouveaux actes. Elles viennent en aide au plus grand nombre. Nécessiteux, militaires ou civils, tous bénéficient indistinctement de leur charité.

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Service de médecine " femmes ", 1915

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Les enfants à l'Ange Gardien sous la garde de Sœur Debeaux (Mère Saint-Charles), dans le parc des petits garçons. À l'étage, les bébés.

L’entre-deux-guerres

Durant la période d’entre-deux-guerres, les conditions de vie des pensionnaires et des Sœurs se dégradent fortement.
À cette époque, les notions de bien-être ou de souffrance psychologique ne sont pas encore prises en charge.
En dépit du peu de moyens dont elles disposent, les Servantes de Jésus encadrent au mieux les pensionnaires. Elles apportent réconfort et soins aux vieillards et aux malades. Elles servent de maman aux orphelins qu'elles aiment, nourrissent et éduquent.

La Congrégation profite de la période de l'entre-deux-guerres pour réamorcer son expansion.
À Caen, les bâtiments primitifs de l’Hôpital Général sont détruits, en 1920, dans le cadre de l’urbanisation du quartier.

En 1922, la Communauté indépendante d’Avranches, dirigée par Mme Delafosse, sollicite le rapprochement avec la Maison-Mère de Caen.
En 1929, la Maison pour enfants d’Avranches devient également, suite à un don, Maison d’Accueil pour personnes âgées.
Le 08 décembre 1938, la Supérieure Générale, fait, au nom de la Congrégation, l’acquisition d’une petite propriété appelée « Le Manoir », sise à Luc-sur-Mer, à quinze kilomètres de Caen.


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La Pharmacie, Saint-Louis.

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Le Lavoir, Saint-Louis, 1936

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La Lingerie, Saint-Louis, 1936.

La Seconde Guerre Mondiale


Dès le début du conflit, les malades qui sont en état de l’être et qui le peuvent, sont renvoyés dans leurs familles. Les vieillards et les enfants restants sont évacués, en 1940, vers d’autres établissements hospitaliers pour faire place aux malades de Caen et aux blessés de guerre (réquisition allemande).

En 1944, le débarquement allié provoque l’exode des vieillards et des enfants vers des lieux d’hébergement plus sûrs. La dispersion des pensionnaires s’organise.

Pendant toute la période 1939-1945, les Servantes de Jésus sont très actives, Elles n’interrompent pas leur mission.
Elles vont même jusqu’à cacher des soldats américains. Par leur incommensurable dévouement elles sont déjà engagées dans la Reconstruction.

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L'Hospice Saint-Louis retranché dans les Carrières de Fleury, juillet 1944.

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L’après-guerre, entre reconstructions et perturbations

Les bâtiments de l’Abbaye aux Dames ont été « épargnés » par les bombardements mais ses murs sont très endommagés. Les locaux sont dans un état précaire. Le vieil Hospice Saint-Louis fait l’objet de travaux de consolidation. Le chantier de remise en état dure une dizaine d’années (jusqu’en janvier 1958).
La Communauté des Servantes de Jésus subit une nouvelle fois la misère et les souffrances. Elle remplit son devoir avec cœur, courage, patriotisme voire quelques fois avec héroïsme. Cette nouvelle épreuve est pour elle ferment d’unité.
En 1948, « Le Manoir » de Luc-sur-Mer est transformé en colonie de vacances pour les enfants de la DDASS accueillis au Foyer Saint-Louis.

En 1954, la Mère Supérieure Générale décide de mettre les Sœurs sous la protection de la Sainte Vierge. Elle assigne les religieuses de la famille des Sœurs Servantes de Jésus à porter le prénom « Marie » en inspiration du ciel.
Sur le plan religieux, le Pape Jean XXIII lance le Concile « Vatican II » [1962-1965] afin de moderniser la doctrine de foi et lui donner un éclat nouveau vis-à-vis du monde (rénovation dogmatique, liturgique et théologique).
La fin des années soixante augure du changement de prisme des années 1970-1980.

Le service des repas, Hospice Saint-Louis, années 1950.

La crèche, Hospice Saint-Louis, années 1950.

Les années 1970-1980, entre ruptures et profondes révolutions


À Caen, le 1er mai 1972, une partie du plafond de la grande Salle Sainte-Marie de l’Hospice Saint-Louis s’effondre. La salle est évacuée en catastrophe. Le Centre Hospitalier Régional de Caen, propriétaire des lieux depuis 1922, décide du transfert de certains services. L’ancien Couvent de Notre-Dame de La Charité est choisi comme nouveau lieu d’hébergement. Situé à l’autre extrémité de la ville (Route de Falaise, La Guérinière), le site est en partie occupé par une communauté religieuse. Les bâtiments destinés à accueillir les pensionnaires de l’Hospice ont l’avantage d’être récents. Ils doivent néanmoins être adaptés pour être conformes à l’accueil des personnes âgées.

Les premiers pensionnaires sont installés à La Charité, en 1973, tandis que les travaux de réhabilitation sont en cours.
Le nouvel établissement comprend une section de Maison de retraite de moyen et long séjour ainsi qu'une cure médicale.
Les Sœurs se spécialisent davantage dans l’accueil des personnes âgées dépendantes physiquement ou mentalement.

L’Hospice Saint-Louis est rebaptisé. Il prend le nom de « Centre pour personnes âgées » puis de « Résidence de La Charité ». Il dépend du Centre Hospitalier Régional Universitaire de Caen.

Sur le plan de l’aide à la petite enfance, l’Assistance Publique instaure, au milieu des années soixante-dix, de nouvelles mesures. En 1979, la Maison pour enfants du Saint-Cœur de Marie devient Maison de retraite pour personnes âgées et adultes handicapés, répondant ainsi aux besoins du temps.

En 1979, la Congrégation des Servantes de Jésus compte quarante-trois membres. Quatre Sœurs sont affectées à la maison familiale d’Avranches, les trente-neuf autres sont à Caen, réparties entre la Maison de retraite de La Charité et l’Abbaye aux Dames (quatre-cent-dix lits et cent-onze personnels pour les deux établissements réunis).

La translation de l’Hospice Saint-Louis de l’Abbaye aux Dames vers le Couvent de La Charité est loin d’être terminée.

« L'équipe » du Service Saint-Simon, années 1970.

La Charité, bâtiment C, 1979.