Lorsqu’elle intègre l’Hôpital Général de La Charité de Caen (plus communément appelé Hospice Saint-Louis) en 1679, la petite équipe est composée de huit jeunes filles « dévotes », unies autour d’un même idéal de charité chrétienne : vivre à la suite du Christ dans le compagnonnage des pauvres. Elles sont appelées « Sœurs » mais ne sont pas encore religieuses. Leur dévotement et leur action font d’elles des servantes des pauvres.
Désignée Supérieure de l'institution, Mlle Elisabeth de Saint-Simon en assume personnellement la fondation.
Sous l’impulsion de leur Supérieure, les Sœurs s’appliquent au service des pauvres renfermés, considérés comme des pestiférés. Elles ne disposent d’aucune formation. Elles font preuve d’une vigoureuse détermination.
Pour se distinguer, les jeunes femmes revêtent un costume spécifique : un habit noir aux manches longues. Elles portent la croix. Revêtues de ce costume, leurs frêles silhouettes deviennent moins visibles.
Les Servantes de Jésus se dévouent discrètement, en silence et dans le calme. Elles adoptent rapidement le tablier blanc symbole de leur service.
Les difficultés des débuts passées, l’établissement devient prospère.
L’Hôpital Général de Caen est pris pour exemple. Le rayonnement de la Congrégation des Sœurs Servantes de Jésus commence à dépasser les frontières de sa Communauté.
Au XVIIIe siècle, la Congrégation entame une phase de croissance florissante, tant du point de vue de la vie religieuse que de son développement. L’arrivée de nouvelles vocations favorise l’accélération de l’essaimage dans le Grand Ouest.
Lorsque l’onde révolutionnaire gagne Caen, les Sœurs Servantes de Jésus refusent de prêter serment à la Constitution Civile du Clergé. Elles sont expulsées de l’Hôpital Saint-Louis de Caen.
Lors de la séance du 21 décembre 1792, la dissolution est décidée et devient effective le 1er février 1793.
Plus de cent ans après sa fondation, l’Institut est dissout, l’ensemble de ses biens vendus.
La Congrégation traverse la première grande épreuve cruciale de son histoire.
En réalité, la dissolution prend davantage la forme d’une dispersion.